LES TROUBLES DYS
Troubles spécifiques du langage et des apprentissages

dyslexie

Définition

​Il s’agit de troubles cognitifs durables qui varient en sévérité. Certains affectent les apprentissages précoces comme le langage ou les gestes, d’autres les apprentissages scolaires.

Environ 40 % des enfants « dys » présentent plusieurs troubles d’apprentissage. Par exemple, les troubles de l’apprentissage avec déficit en lecture sont souvent associés à des déficits d’attention.

Les troubles dys se répartissent en six catégories :

Dyslexie et dysorthographie pour les troubles du langage écrit

Dyscalculie pour les activités numériques

Dysphasie pour le développement du langage oral

Dyspraxie pour les troubles moteurs et visiospatiaux

Troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité

Troubles du développement des processus mnésiques

Un peu d’histoire…

 

1861
1861

On considère que la première étude est réalisée par Broca, lorsqu’il publie les résultats de l’autopsie d’un patient aphasique (« sans parole ») en 1861. Il décrit alors avec précision le siège de la lésion cérébrale en cause. C’est ce que l’on appelle l’aire de Broca.

Elle est impliquée dans l’aspect moteur du langage, dans la production et dans l’articulation des mots. Elle est le siège de la programmation du mouvement nécessaire à la prononciation. Elle est considérée comme une aire qui traite des informations dont le but est la coordination des mouvements impliqués dans le langage parlé.

1871
1871

Une dizaine d’années plus tard, Carl Wesnicke, met en évidence une autre zone : l’aire de Wesnicke. Elle est le siège de la compréhension orale et écrite. Cette aire constitue une aire de stockage possible de la représentation auditive des mots.

1887
1887

La dyslexie est un terme inventé en 1887 par Rudolf Berlin en Allemagne, pour décrire l’incapacité de lire.

Le mot Dyslexie vient du grec, Dys est un préfixe péjoratif qui exprime une idée de difficulté ou de malheur et lexie signifie "le mot", la langue écrite.

1891
1891

En 1891, Jules Dejerine décrit pour la première fois un syndrome de dysconnexion inter-hémisphérique. Il s’agit en fait d’adultes ayant su lire, mais ayant perdu cette capacité après une lésion cérébrale : dyslexie acquise.

1891
1891

Oswald Berkhan parle de « cécité verbale » face à des jeunes enfants qui ont des difficultés en lecture et en écriture sans autre altération des autres capacités.

1917
1917

En 1917, Hinshelwood suppose que ce trouble est lié à un défaut des fonctions cérébrales reliées à la mémoire visuelle des mots. Il fait la description d’enfants intelligents, mais incapables d’apprendre à lire.

On « découvre » que ce n’est pas une question d’intelligence !

On remarque alors que l’on s’oriente vers un problème visuel, plus subtil qu’une myopie, mais qui était censé expliquer surtout les nombreuses inversions de lettres.

Il faut savoir qu’à cette époque, on pense que la lecture est un processus visuel.

1925
1925

En 1925, Samuel T. Orton, décrit la confusion visuelle de lettre proche, il parle de « signes tordus »( strephosymbolia) et écrit que cette difficulté n’est pas liée qu’à un problème visuel.

Il estime que ce trouble est lié à une asymétrie du cerveau et pense alors qu’il est causé parce qu’un hémisphère ne domine pas suffisamment l’autre.

Il a été aussi influencé par les travaux d’Helen Keller et Grace Fernald.

70'
70'

Dans les années 70, le renouveau des études sur la dyslexie est lié à l’émergence des sciences cognitives avec Piaget et des neurosciences.

Dans ces années-là, les travaux d’Isabelle Liberman établissent alors que la lecture est avant tout la mise en relation du langage écrit avec le langage oral.

1985
1985

En 1985, Richard Olson s’interroge sur le fait que des familles touchées par la dyslexie peuvent avoir plusieurs membres dyslexiques. L’étude suggère donc une origine génétique.

En 1985, Vogler réalise une probabilité du risque d’ascendance dyslexique chez un enfant dyslexique. L’étude donne les résultats suivants :

Pour un garçon → 40% de chances d’avoir un père dyslexique, 35% d’avoir une mère dyslexique.

Pour une fille → 17% de chances d’avoir un père dyslexique et autant d’avoir une mère dyslexique.

1988
1988

En 1988, Petersen montre qu’il y a une différence d’activation entre la lecture à haute voix d’un mot écrit et fournir un verbe associé à ce mot. C’est au début des années 90 que la piste génétique se clarifie.

Norman Geschwind montre un lien inattendu entre gaucherie et ces pathologies. Il est l’un des plus novateurs dans l’étude de la dyslexie, car il a été le premier à parler de cause neurobiologique.

1997
1997

C’est le 7 mai 1997 que la dyslexie de développement est entrée dans la classification des maladies génétiques.

Depuis, de nombreuses recherches continuent et apportent des clés de compréhension plus fines.

La définition des TSLA ou troubles « Dys »

Les fonctions cognitives représentent tous les processus mentaux par lesquels l’être humain acquiert l’information, la traite, la manipule, la communique et s’en sert pour produire des actions. Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages sont caractérisés par des dysfonctionnements dans le développement d’une ou de plusieurs de ces fonctions :

  • Le langage
  • La coordination motrice
  • L’attention
  • La perception
  • La mémoire
  • Les fonctions visuo-spatiales
  • Les fonctions exécutives

Ces troubles sont dits « spécifiques » dans le sens où ils affectent une ou plusieurs des fonctions cognitives susmentionnées, mais pas l’ensemble du fonctionnement cognitif.

Ils se distinguent ainsi de la déficience intellectuelle globale ou de l’autisme.  Par ailleurs, ils ne sont pas entièrement explicables par une déficience sensorielle, neurologique ou encore un trouble psychiatrique.

Le terme spécifique se justifie également par des conséquences et des implications très différentes des autres TND en termes de handicap et de prise en charge.

La sévérité du trouble et l’association potentielle de plusieurs troubles varient d’un enfant à l’autre, d’un adulte à l’autre. Les TSLA peuvent être associés entre eux, on parle dans ce cas de comorbidité.

La performance et les difficultés observées chez une personne porteuse d’un trouble, vont au-delà des variations normales attendues pour l’âge et du niveau de fonctionnement intellectuel de la personne.

Au-delà des domaines cognitifs et d’apprentissages spécifiques impliqués, les TSLA, selon leur nature et leur gravité, peuvent avoir un impact négatif significatif sur le développement de la personnalité de l’enfant ou de l’adulte, notamment en termes d’estime de soi et de sentiment d’être acteur de leurs apprentissages.

Ces troubles sont persistants tout au long de la vie. Les estimations globales, notamment issues des travaux récents de la HAS, révèlent une prévalence de l’ordre de 6% à 8% des enfants par classe d’âge pour l’ensemble des troubles.

Les troubles Dys en entreprise

La reconnaissance du handicap par la loi de 2005 favorise la prise en compte des troubles dys dans le quotidien de l’entreprise. L’employé devra alors être suivi en interne par son manager, le RH ou encore le médecin du travail.

Pour l’entreprise, employer un travailleur atteint de troubles dys sous-entend également des aménagements au niveau du poste et des méthodes de travail.

Par exemple, il peut être judicieux de lui fournir un espace propice à la concentration, des aides techniques comme un écran plus grand, des logiciels de compensation pour la lecture, l’écriture ou encore des aides humaines pour reformuler des consignes.

Les stéréotypes restent cependant très présents à l’heure actuelle en entreprise. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre : « Comment mon salarié peut-il parvenir à réaliser ses tâches professionnelles, s’il ne parvient même pas à lire, écrire, parler sa langue maternelle ou bien encore coordonner ses gestes ? ».

Ces clichés perdurent, même si des solutions techniques existent. Les travailleurs atteints de troubles dys font preuve de persévérance et de motivation, en adoptant des méthodes de compensation, souvent sources d’innovation pour l’entreprise.

dyslexie3

Pour aller plus loin :

https://www.ffdys.com/

alexatournier

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