LE TDAH
Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité

femme epanouie qui saute sur le sable

Définition du TDAH chez l’adulte

Le TDAH est un trouble neuro-développemental dont les symptômes se manifestent dès l’enfance dans 3 dimensions cliniques : le déficit d’attention, l’impulsivité et l’hyperactivité.

Le diagnostic selon les critères du DSM5 ne peut être établi chez l’adulte que si le sujet présente 5 critères sur 9 dans la dimension inattention ou 5 sur 9 dans la dimension hyperactivité-impulsivité. Le niveau de manifestation des symptômes doit être inapproprié en regard de l’âge.

Selon l’étude de l’American Psychiatric réalisée entre 2003 et 2013, les symptômes doivent durant l’enfance :

  • être présents depuis plus de six mois,
  • survenir avant l’âge de 12 ans,
  • se manifester au moins dans deux domaines de vie (social, familial, scolaire, professionnel),
  • induire un déficit fonctionnel entrainant des conséquences néfastes pour le patient.

Revenons un peu aux origines

Le Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité était connu dès le XIXe siècle. H. Hoffmann en Allemagne en 1845 et Bourneville en France en 1897, ont décrit pour la première fois des cas d’instabilité motrice, d’abord chez les enfants, puis chez les adultes.

L’observation clinique a permis de fonder, dès 1897, grâce au français Bourneville, le concept « d’Instabilité Neuro-motrice ». Celui-ci s’enrichira des apports de Wallon qui l’inclura dans une classification nosographique plus large : le Syndrome d’Instabilité de l’Enfant.

Dans les années cinquante, à la faveur du climat de culpabilité régnant en Europe à la suite des guerres de 1870 à 1945, l’influence dans la psychiatrie du courant psychanalytique et de l’approche psychodynamique du trouble s’est accrue : on parle alors de « troubles affectivo-caractériels ».

Aux USA en revanche, on privilégie une approche non psychologique, avec une étude du cortex et des régions du mésencéphale pour y rechercher l’origine éventuelle du trouble.

L’observation neuro-anatomique des enfants turbulents a donné lieu à diverses publications dès le début du XXe siècle. Les travaux de Still et Von Economo, aboutiront au cours des années 20, à l’élaboration du concept de « Brain Damage Syndrome », puis d’Hyperkinésie. Ensuite, les travaux de Braddley et Laufer, contribueront, entre autres, à affiner le Syndrome Hyperkinétique qui figurera dans la DSM II de 1974. Jusqu’ici, l’hyperkinésie demeurait le critère diagnostique majeur. Cependant, le déficit attentionnel sera pris en compte dès le DSM III de 1980.

L’idée est celle d’un trouble qui se développe, mais dont le sujet a toujours été atteint, caractérisé par :

  • un déficit de l’attention,
  • de l’impulsivité (sachant que cette impulsivité est toujours une conséquence du déficit attentionnel : « l’action précède la pensée », il s’agit d’un élément essentiel du diagnostic),
  • de l’hyperactivité.

On parle désormais de TDAH : trouble déficit de l’attention / hyperactivité. Cet acronyme TDAH est d’un usage plus récent : c’est la traduction de l’anglais ADHD apparu officiellement dans le Diagnostic and Stratistical Manual of Mental Disorder fourth edition (DSM-IV) de 1994.

La terminologie THADA pour trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention remonte à 1987 et est aujourd’hui quasiment abandonnée.

 

Aujourd’hui

On peut distinguer deux entités de symptômes :

  • Le TDA : Trouble Déficit de l’Attention. Le trouble attentionnel est devenu le pilier du syndrome TDAH depuis la fin des années 70, sous l’influence de Virginia Douglas. Le terme de « Attention Deficit » sera utilisé pour la première fois dans la DSM III, en 1980.
  • Le H, pour Hyperactivité,. Il désigne le symptôme le plus visible et le plus perturbateur sans pour autant constituer le fondement du diagnostic.

Il est fréquent de rencontrer le terme « Trouble Déficitaire de l’Attention/Hyperactivité », mais ce terme n’est pas conforme à ce que l’on veut nommer : ce n’est pas le trouble qui est déficitaire, mais l’attention.
Pour éviter donc toute confusion et ne pas risquer un glissement sémantique, il convient de bien traduire les lettres TDAH par Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité.

population

Les symptômes du TDAH s’expriment dans trois dimensions cliniques :

  • Inattention : grande distractivité, difficulté à se concentrer
  • Impulsivité : a du mal à attendre, impatient
  • Hyperactivité : agitation incessante, besoin de bouger

chemin sinueux

Le TDAH se présente sous trois formes :

  • Mixte : le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité
  • Inattentif : les symptômes d’inattention sont prédominants
  • Hyperactif/Impulsif : les symptômes d’hyperactivité et impulsivité sont prédominants

 

Le TDAH est le trouble le plus fréquent en psychopathologie, sa prévalence est estimée à 2,5% en population adulte.

Ce trouble a longtemps été considéré comme un trouble de l’enfance, et peu étudié chez l’adulte, bien qu’il soit reconnu depuis 1968 sous le nom de « minimal brain dysfunction », puis en 1972 sous le nom de « trouble hyperkinétique ».

C’est Paul H. Wender qui a étendu le concept de « Minimal Brain dysfunction » de l’enfant à l’adulte, il le mentionne dans ces travaux publiés en 1971. Il fut le premier à explorer conjointement le « Minimal Brain Dysfunction » et le Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité, chez l’enfant et l’adulte, il publiera en 1995 sur ce sujet (Blackwell, 2011).

Le TDAH persiste tout au long de la vie dans 2/3 des cas (Faraone, Biederman, & Mick, 2006 ; Lara et al., 2009). Selon les études menées dans différents pays, les chiffres varient de 33 à 85% (Lara et al., 2009). Ils dépendent en réalité de la définition que l’on accorde au terme persistance et selon que l’on considère le syndrome dans son ensemble, les symptômes ou leurs conséquences négatives (Biederman et al., 2012).

La persistance du TDAH est plus importante chez les enfants présentant un TDAH de type inattentif, par rapport au type hyperactif-impulsif. Cependant, comme le mentionne le Consensus Européen, dans bon nombre de pays, il est encore sous-diagnostiqué et traité chez l’adulte (Kooij et al.).

Le TDAH se caractérise par :

  • Des perturbations durables des fonctions cognitives : attention, mémoire, fonctions exécutives (résolutions de problèmes, anticipation, projection, hiérarchisation, planification)
  • Une grande fréquence des troubles des apprentissages associés (troubles dits « Dys »)
  • Un fort retentissement sur l’estime de soi (parfois source d’opposition, de provocation, d’anxiété, de dépression…)

Le Diagnostic du TDAH ne peut être posé que par un psychiatre.

Le test peut être réalisé par un psychiatre, un psychoneurologue ou un psychologue habilité.

alexatournier

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